Joséphine Baker au Panthéon

Le 30 novembre 2021, Joséphine Baker, danseuse, chanteuse, actrice, mais aussi résistante et militante féministe et antiraciste, est entrée au Panthéon. C’est la première fois qu’une femme noire rejoint le temple des grands hommes et femmes de la République française.

Vous trouverez ici une biographie de Joséphine Baker ainsi que du matériel pour le cours de français (exercices de compréhension écrite et audiovisuelle) et des liens pour approfondir le sujet.

Qui était Joséphine Baker ?

Une petite-fille d’esclave

Freda Josephine Macdonald naît en 1906 d’une mère noire et d’un père inconnu, probablement blanc, à Saint-Louis (Missouri) aux États-Unis. Jusqu’à l’âge de 4 ans, elle est élevée par sa grand-mère qui avait été esclave. Elle se passionne très tôt pour la danse, mais pour aider sa famille à vivre, elle est obligée de faire le ménage chez de riches blancs. Elle est mariée à 13 ans à un homme violent qui la bat. Après lui avoir fracassé une bouteille sur la tête pour se défendre, elle divorce puis se remarie à 15 ans en prenant le nom de Baker.

Joséphine intègre de danseurs qui la mène à New York où elle est pour devenir la vedette d’un spectacle musical à Paris : La Revue nègre.

La star des années folles

En 1925, à 19 ans, elle arrive donc à Paris où elle est étonnée de voir qu’il n’y a pas de ségrégation raciale : les noirs ont le droit de prendre les mêmes bus que les blancs, de manger dans les mêmes restaurants etc… Cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y ait pas de racisme. En effet, dans La Revue nègre, on lui demande de correspondre aux clichés coloniaux de l’époque alliant fantasmes érotiques et image de « bon sauvage », par exemple en dansant à moitié nue avec une ceinture de bananes [Youtube]. Mais Joséphine tourne ces clichés en faisant des grimaces et en ajoutant des éléments comiques à la chorégraphie. C’est comme cela qu’elle devient une véritable star de ce qu’on appelle Les années follesDie goldenen ZwanzigerLes années folles (f): wortwörtlich "die verrückten Jahre". Elle chante aussi des chansons – la plus célèbre s’appelle « J’ai deux amours » [ina.fr]- et joue dans quelques films.

Après une tournée aux États-Unis où elle est victime de la ségrégation raciale – bien qu’elle soit une star internationale, elle n’a pas le droit de dormir dans les mêmes hôtels que ses musiciens blancs et on refuse de la servir dans les restaurants –, Joséphine prend la nationalité française en 1937 par son mariage avec un

industriel français, Jean Lion.

Une femme engagée

Dans la résistance :

Dès que l’Allemagne déclare la guerre à la Pologne en 1939, Joséphine est recrutée par les services secrets français qui lui proposent de devenir espionne pour la France. Son rôle : profiter de son statut de star et de ses tournées à travers le monde pour recueillir des informations pour la France libre, le gouvernement de résistance du général de Gaulle, et faire passer des messages écrits à sur ses partitions entre les résistants et les alliés.

Après la guerre elle reçoit plusieurs médailles de la France pour récompenser son engagement : la médaille de la Résistance, la croix de guerre et la légion d’honneur.

Dans la lutte contre le racisme :

Toute sa vie, Joséphine Baker milite contre les injustices raciales. Dès les années 1930, elle est engagée dans la LICRA (ligue internationale contre le racisme).

En 1963, elle retourne aux États-Unis et prononce un discours aux côtés de Martin Luther King lors de la marche pour les droits civiques à Washington, réclamant l'égalité des droits entre les blancs et les noirs.

Avec son quatrième mari, Jo Bouillon, elle achète un château en Dordogne (Les Milandes) et adopte 12 enfants d’origines différentes (française, algérienne, juive, marocaine, colombienne, finlandaise, japonaise…) pour montrer que l’amour n’a pas de couleur et que la cohabitation entre des cultures multiples est possible et souhaitable. Elle surnomme cette grande famille la « tribu ».

En 1969, ruinée, Joséphine est obligée de quitter le château et s’installe sur la Côte d’Azur grâce à l’aide de son amie la princesse Grace de Monaco. Elle meurt en 1975 lors de sa dernière tournée à Paris et, après des funérailles nationales à , est enterrée à Monaco.

La première femme noire au Panthéon

Le 30 novembre 2021, lors d’une grande cérémonie nationale, un contenant des poignées de terres des différents endroits où Joséphine a vécu, est déposé au Panthéon, le monument où la France rend hommage aux personnes qui ont marqué son histoire.

Joséphine Baker est la , la première personnalité du monde du spectacle et la première femme à entrer au Panthéon.

Matériel pour le cours de français

Compréhension écrite

La biographie de Joséphine Baker avec des questions de compréhension (remettre dans l'ordre, vrai/faux) et d'analyse: feuille de travail (docx [422,8 KB], pdf [262,7 KB]), solutions (docx [418,5], pdf [214,1 KB])

Compréhension audiovisuelle

Entrer au Panthéon - un choix très politique: vidéo (France 24, 11:09min) [Youtube], feuille de travail (docx [55,5 KB], pdf [224 KB]), solutions (docx [53,3 KB9, pdf [222 KB])
Le rôle de Joséphine Baker dans la Résistance: vidéo (Le Monde, 8:47min) [lemonde.fr], feuille de travail (docx [55,5 KB], pdf [146,1 KB]), solutions (docx [56 KB], pdf [145,2 KB])

Pour approfondir le sujet

Sur le site elysee.fr vous trouverez une courte vidéo sur "qui était Joséphine Baker" ainsi que la vidéo complète de la cérémonie du 30 novembre 2021 et le discours du président de la République Emmanuel Macron (pdf).
Résumé de la cérémonie en vidéo (Le Monde, 3min) [Youtube]
Vidéos pour enfants (en dessin animé) de 1jour/1actu: "C'est quoi, le Panthéon?", "C'est qui, Joséphine Baker?" [1jour1actu.com]
La BD de José-Louis Bocquet et Catel Muller: "Joséphine Baker", éditions Casterman, 2021.
Le podcast culture 2000 sur Joséphine Baker [podtail.com]: quatre profs d'histoire-géo raconte la vie de Joséphine Baker avec beaucoup d'humour.
Les femmes au Panthéon [marieclaire.fr]: article du magazine Marie-Claire (29.11.2021) avec de courtes biographies des six femmes enterrées au Panthéon
Des informations sur le Panthéon sur le site du LBS: Le Panthéon - Cyberenquête

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Urheber: Text: LBS, Bilder: Lucien Waléry (Bild 2) und Studio Harcourt (Bilder 1 und 3) via Wikimedia commons

Quelle: Text: https://www.schule-bw.de; Bilder: Joséphine Baker, Wikipedia

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